De l’eau pour les éléphants
Auteur : Sara Gruen
Editions Le Livre de Poche
Paru en 2009
Genre : Contemporain
Ma binômette du mois sur le forum Club de lecture m’a donné à lire « De l’eau pour les éléphants » de Sara Gruen. C’était une très bonne idée, puisque c’est un livre que j’aimerais sortir chaque mois, mais à chaque fois d’autres lectures passent avant. De plus, c’est un emprunt que j’ai fait depuis longtemps. Donc comme ça, je l’ai lu et je pourrais ENFIN le rendre à sa propriétaire! En tout cas, j’ai passé un très bon moment avec cette lecture, même si c’est parfois violent, déprimant, niais,… Enfin bref, un savant mélange de plusieurs sentiments, mais le tout donne une histoire qui m’a complétement happée.
Durant la Grande Dépression, dans les années 1930, les trains des petits cirques ambulants sillonnent les États-Unis. Jacob Jankowski, orphelin sans le sou, saute à bord de celui des frères Benzini et de leur » plus grand spectacle du monde « . Embauché comme soigneur, il va découvrir l’envers sordide du décor. Tous, hommes et bêtes, sont pareillement exploités, maltraités.
Sara Gruen fait revivre avec un incroyable talent cet univers de paillettes et de misère qui unit Jacob, Marlène la belle écuyère, et Rosie, l’éléphante que nul jusqu’alors n’a pu dresser, dans un improbable trio.
Alors, c’est vrai, j’ai été complétement happée par l’histoire, mais pour être honnête il m’a fallu une cinquantaine de pages tout de même pour rentrer dedans. Parce qu’au début, on est complétement paumés, dans ce monde, avec ces codes étranges, son propre parler et les visages de façade qui cachent les réels sentiments. Comme Jacob en fait. Et c’est la force de ce roman. On voit tout par les yeux de Jacob et le sentiment d’injustice va en grandissant en découvrant les coulisses de plus en plus glauques du cirque Benzini. J’ai aussi ressenti un grand sentiment de malaise en ne sachant pas qui était du côté de qui, en me demandant ce que ces paroles et ces visages cachaient… Et par là même, on ne peut être indifférents au sort de Jacob. Car si on était à sa place, on ferait peut-être exactement les mêmes choix…
D’ailleurs, ce héro, n’est pas un super-héro. Il est jeune, se remet sans cesse en question et hésite à prendre des décisions courageuses. C’est un personnage décrit avec une grande justesse et avec des failles liées à son humanité. Et je les aime ces personnages là!! Les autres personnages ont tout autant l’air réels, mêmes les grands méchants, qui ont leur raison d’être méchants (mais je n’ai pas dit que c’était de bonnes raisons). Au final le personnage qui m’a semblé le plus fade était Marlène. Mais sûrement parce qu’elle passe une grande partie de son temps à cacher ses vrais sentiments pour survivre. Et enfin, j’ai beaucoup aimé Rosie, même si j’aurais pensé qu’elle aurait été mise plus en avant (d’ailleurs, j’ai regardé le film dans la foulée et pour le coup, ils ont vraiment mis Rosie dans le plus de scènes possibles).
Au niveau du déroulement de l’intrigue, j’ai tout aimé! Même la romance qui a été justement dosée par rapport à la découverte des us et coutumes des coulisses du cirque. Non pas que je n’aime pas les romances, mais trop de niaiseries et de love love, aurait certainement détonné dans le décor que Sara Gruen a dépeint. J’aurais peut-être aimé que le lien entre Jacob et les animaux soit un peu plus mis en avant, surtout dans la première moitié du roman car on a l’impression qu’il devient soudain pote avec toute la ménagerie à la fin du roman comme ça, POUF. Mais bon, c’est du détail. La plume de Sara Gruen en tout cas est superbe! J’aurais presque vu le cirque s’animer sous mes yeux.
En bref,
Allez, soyons fous! Offrons un coup de cœur à ce livre! En même temps, il le mérite! Des personnages attachants et décrits avec justesse, une intrigue justement dosée entre drame et romance, un style d’écriture très accrocheur et un décor historique hyper intéressant. Bref, sautez sur ce livre si ce n’est pas déjà fait! Et revenez me dire ce que vous en avez pensé!
Ma note : 5/5